A la demande de la Mairie de Poitiers, les dix maisons de quartier ont élaboré un plan pour garder un « contact de proximité » avec la population. A partir de ce soir, des animateurs volontaires de chacun des centres socioculturels du territoire marcheront dans les rues de leur quartier respectif et iront à la rencontre des habitants. Ils seront équipés de chasubles, fournies par la Ville, pour bien les identifier ainsi que de masques, de gants et de gel hydroalcoolique.
Leur rôle ? Rappeler les gestes barrières contre la propagation du Covid-19 et, surtout, inviter les gens à rester chez eux. « Je ne veux surtout pas voir dans les quartiers uniquement des contacts entre les jeunes et la police », justifie le maire de Poitiers, Alain Claeys. « Nous allons faire de la pédagogie et, si les habitants nous interpellent sur leurs difficultés, nous répondrons », explique de son côté Vincent Divoux. Le directeur du centre des Trois-Cités veut aussi en profiter pour prendre le pouls dans les quartiers où l’atmosphère reste « globalement très calme actuellement ». Chez lui, six salariés se sont portés volontaires pour assurer cette mission dès ce soir de 17h à 19h. « Nous allons mutualiser nos forces avec Poitiers Sud, Bel Air et les 3 Quartiers afin de renforcer l’énergie collective et tisser des liens entre les équipes. » Ce dispositif complète un panel d’actions spontanées instaurées dès la première semaine de confinement : visite chez les commerçants, coup de fil aux seniors…
Frapper aux portes
Il y a quelques jours encore, ce genre de dispositif était impossible à mettre en place. Il a fallu attendre la nouvelle version de l’attestation de déplacement dérogatoire publiée la semaine dernière pour voir apparaître la case supplémentaire : « Participation à des missions d’intérêt général sur demande de l’autorité administrative ». C’est celle-ci que les animateurs devront cocher en cas de contrôle des forces de l’ordre.
A Saint-Eloi, l’équipe de la maison Seve a choisi d’autres créneaux de sortie cette semaine. Ce sera mardi matin et jeudi après-midi. Comme dans les autres centres, la majorité de l’effectif a été placée en chômage partiel, même si, ici, des animateurs s’occupent encore sur le temps périscolaire des enfants de soignants regroupés au sein de l’école Pablo-Neruda. D’autres ont commencé à appeler les familles adhérentes. « Ce travail va nous permettre d’aller voir en priorité les parents qui ne répondent ni à nous, ni aux enseignants », note Thierry Moutin, directeur de la structure associative. Cette opération totalement inédite à Poitiers pourra bénéficier de réajustements en temps réel puisque les maisons de quartier communiquent entre elles chaque jour par visioconférence.
source : 7 à Poitiers du 30-03-2020