Elles expriment leurs talents – La Nouvelle république

Le jury examine des travaux dont des batiks apportés par l'une des artistes amateurs (au milieu). - Le jury examine des travaux dont des batiks apportés par l'une des artistes amateurs (au milieu).

Le jury examine des travaux dont des batiks apportés par l’une des artistes amateurs (au milieu).

“ Les Poitevines ont du talent ” permet à des femmes de montrer au grand jour leurs passions. La matinée d’hier était consacrée à l’expression artistique.

 Agnès, Christelle, Adeline, Marie-Hélène n’ont pas l’habitude de se mettre en avant. Mais, samedi, dans la maison de quartier de Saint-Éloi, elles ont franchi le pas en participant à la première édition des « Poitevines ont du talent ».

«  Nous sommes toutes gagnantes  »

Cette initiative portée par l’association Sanza permet à des femmes de révéler leurs talents dans divers domaines : l’artisanat, l’expression artistique, l’esthétique et l’art culinaire. Les candidates présentent leur savoir-faire pendant 1 h 30 lors de rencontres. La première consacrée à l’artisanat s’est déroulée le 9 avril, la seconde réservée aux arts s’est tenue hier matin.
Gnama Rougui Cissé et Nina Raoul, organisatrices de la manifestation, s’attachent à créer une ambiance chaleureuse. Les artistes amateurs ont toutefois une petite boule au ventre. Cela ne va pas de soi de faire face à un jury aussi bienveillant, encourageant soit-il, composé de Lisa ancienne comédienne professionnelle, d’Ilham Bakal, conteuse, metteuse en scène et réalisatrice, de Joëlle dessinatrice et de Marguerite qui pratique le théâtre depuis 24 ans.
Elles ne ménagent pas leurs applaudissements quand Christelle Bernard interprète les textes qu’elle a écrits dont « Attentat ». La jeune femme les diffuse sur Youtube sous le nom de « chris nico ». Habiba chante du gospel et Piaf dont l’Hymne à l’amour émeut aux larmes ses amies. Adeline écrit du slam « comme elle respire », des textes en rimes qui touchent au cœur. La poétesse Danièle Bernard a donné sa voix à Solange (de Sanza). Les interventions sont entrecoupées des gracieuses danses arméniennes du groupe Ani de l’association Hayer Poitou.
Dans la salle attenante, quatre femmes peignent ou dessinent. Elles ont apporté des travaux réalisés antérieurement. Parmi elles Marie-Hélène Ducoudray retraitée est venue « pour connaître du monde ». La plupart présentent pour la première fois leur passion artistique hors du cercle familial et amical avec l’espoir pour certaines que cette opération leur ouvrira des horizons professionnels. Après une cérémonie de remises de diplômes et de cadeaux, le 21 mai, un forum les rassemblera le 1er juin pour échanger autour de l’insertion, l’emploi.
Peu importe qui aura retenu davantage l’attention des jurys, « nous sommes toutes gagnantes rien que dans ce que nous vivons ensemble, partageons. C’est un enrichissant », s’enthousiasme Agnès, talentueuse portraitiste.

Marie-Catherine Bernard
La Nouvelle République
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