Une classe de l’école Micromégas et des agents de la médiathèque de Saint-Éloi participent au Vendée Globe… dans un jeu virtuel. Ils ont créé leurs bateaux et se passionnent pour ce tour du monde.
L e Vendée Globe, c’est une course de bateaux à voile, en solitaire, tous les quatre ans! En une phrase, Elyess a défini le grand événement qui passionne toute sa classe de CE2-CM1, à l’école Micromégas, à Saint-Éloi. Et pour cause: la classe fait aussi le Vendée Globe, mais de manière virtuelle, sur le jeu en ligne Virtual Regatta (*). Pour eux, l’aventure est loin d’être solitaire car les 26 élèves et leur maîtresse, Anne-Flore Marchadier, sont tous unis pour mener à bien ce tour du monde.
« On suit Yann Eliès, parce que dans la classe il y a Yann et Elyess! »
Et pour de si jeunes skippers, ils sont déjà drôlement calés. Les concurrents, l’actualité de la course, les noms des voiles, bâbord et tribord, les « quarantièmes rugissants » et le « pot au noir », les anticyclones…: ils maîtrisent tout! « Tous les matins, on parle des nouvelles de la course », explique Orlanne. Ils se connectent aussi sur le site internet du jeu, grâce à l’ordinateur et à l’écran numérique de la classe. A tour de rôle, chaque jour, un élève différent prend les commandes du bateau virtuel pour lui donner un nouveau cap, selon la vitesse du vent, la météo… « Au début on avait choisi de longer la côte africaine, mais on n’allait pas assez vite, alors on est parti du côté du Brésil », détaillent les apprentis navigateurs, dont certains ont même créé en plus leur propre bateau!
Sur Virtual Regatta, ils ont choisi le même bateau que le skipper Tanguy de Lamotte, Initiatives Coeur. Ils ont suivi ce concurrent jusqu’à ce qu’il casse son mât et soit obligé de rentrer aux Sables d’Olonne. « Maintenant on suit Alex Thomson, qui est en tête, et Yann Eliès, parce que dans la classe il y a Yann et Elyess! » Sur l’écran du jeu, en plus de leur bateau virtuel, ils voient ainsi les positions de ces deux bateaux réels, mais aussi celles des bateaux virtuels de leurs contacts. Notamment celui de leur « voisine » de quartier, la médiathèque de Saint-Éloi!
A la médiathèque, c’est Dominique Touyaa-Fardet qui a lancé l’idée: lui-même marin, il a découvert Virtual Regatta il y a douze ans et a son propre bateau virtuel, Cormoran 85. Cette année, il est aussi aux commandes du bateau créé par la médiathèque, avec son collègue Simon Royer (lire aussi ci-dessous). « Tous les jours, on indique la position des bateaux sur les affiches du Vendée Globe dans la médiathèque, on sélectionne des articles de presse…, expliquent-ils. Notre but est aussi de créer une communauté de Poitevins au sein du jeu: en plus de Micromégas, on a aussi trouvé une classe de Buxerolles Bourg, une de Paul-Bert et l’école de Lencloître. »
Les élèves sont allés rencontrer Simon et Dominique il y a quelques jours. Et à travers le jeu, la médiathèque envoie régulièrement des messages à Micromégas pour donner des nouvelles, comme lorsque son bateau s’est échoué, la semaine dernière… « Heureusement, dans le jeu, on a le droit de faire des erreurs, sourit Simon. Et on s’aperçoit que le classement ne veut rien dire, on peut très vite perdre ou gagner 50.000 places, sur les plus de 400.000 participants! »
Après avoir franchi l’Equateur, les deux bateaux de Saint-Éloi vont poursuivre leur tour du monde pendant encore plusieurs semaines. Et que ce soit en géographie (les océans, les continents), en histoire (les grandes découvertes), en sciences (les marées), en littérature (avec le livre « La mer a disparu »), les petits marins de Micromégas vont aussi naviguer en classe… avant un possible voyage aux Sables d’Olonne bientôt.
(*) www.virtualregatta.com. Pour suivre les bateaux: celui de Micromégas s’appelle 86 _ CECM _ Micro, celui de la médiathèque Bib de Poitiers.
Élisabeth Royez